Voici un petit compte rendu du voyage en Italie. Un grand merci à Cécile pour cette précieuse contribution.
- Contexte migratoire rencontré en Vénétie
Contexte politique et économique :
- Prise conscience récente du phénomène migratoire (+ :- 10 ans)
- Pas de coordination législative régionale.
- Italiens ont peu d’expérience avec les populations migrantes.
- Partis politiques au pouvoir sont de droite.
- Zone économique très riche.
- Pas de droit à la citoyenneté ; pas de droit de vote.
Origine des Migrants :
- Immigration récente : 1er génération. Beaucoup de Primo-arrivants.
Roumains | 7165 | 38% |
Moldaves | 3511 | 19% |
Albanais | 1690 | 9% |
Nigérians | 1684 | 9% |
Marocains | 1613 | 9% |
Philippins | 1438 | 8% |
Chinois | 1069 | 6% |
Ukrainiens | 623 | 3% |
18793 | 100 |
- Les migrants viennent surtout des pays frontaliers du Nord de l’Italie.
- La majorité des migrants sont en situation illégales.
- Hommes : employés dans le secteur des entreprises (confection de vêtements) et la vente des fruits et légumes.
- Femmes : employés comme garde malade et personne âgées.
L’installation des populations migrantes dans la ville :
- 6 immeubles à 6 étages = ghettos.
- Lieu qui à été démantelé et « migrants » ont été relogés dans la ville.
- Pratiques de médiation culturelle et linguistique dans les écoles:
Les médiateurs « linguistique et culturelle » :
- Médiateur : intermédiaire, facilitateur entre la famille migrante et le professionnel (enseignants, médecins etc.)
- Les médiateurs sont sélectionnés parmi :
· Les enseignants eux-mêmes (qui sont été formés)
· Les parents d’élèves qui ont un niveau d’étude supérieur.
· Les étudiants en médiation linguistique & culturelle
- 1000 h de formation
- Rémunérés à 70% par la municipalité et 30% par les écoles
- 800 enfants suivis en 2009.
- Equipe de la GEA = 12 associés permanents + 20 collaborateurs occasionnels.
- La médiation linguistique et culturelle = facilitateur, élément de contact. A long terme ont peut imaginer que cette fonction soit remplacée/complémentaire aux associations de migrants…
1) L’intégration des enfants « migrants » dans les classes :
En Italie :
- Enfants « migrants » sont intégrés dans les classes selon le critère de l’âge.
- On ne tient pas compte des compétences (linguistiques et autres).
- Enfants en décrochage scolaire et sont orientés vers le réseau professionnel.
Dans la commune de Vicenza, la scolarité des enfants « migrants » est organisée comme suit :
- 3 jours de cours avec des enfants de leur âge
- 3 jours de cours d’italien intensif (dispensé par professeurs formés à l’apprentissage de l’italien comme langue étrangère)
- Activités extrascolaires : (1 heure de révision+ 1 h activités de loisir). Progressivement ses heures sont diminuées au cours de l’année.
- Participation des familles sur base volontaire : Comment ?
- Appel à la GEA qui fait intervenir un « médiateur culturels et linguistiques » auprès de la famille
- Moment d’échanges et de convivialité à partir de la culture « vivante » (repas, fête etc)
- Traduction de plusieurs textes vers les langues du pays d’origine (ex : Constitution italienne, documents scolaires etc…)
- 1 seul protocole d’accueil pour les 11 établissements scolaire de la région
2) Le choix de l’école ?
- Régulation des modalités d’inscription des enfants dans les écoles via le « Pacte territorial ». : Création du PTS : (Plan Territorial Scolaire) :
o Projet quinquennale (début 2007)
o Appliqué dans l’enseignement primaire et élargi aux maternelles.
o Répartition des enfants migrants dans toutes les écoles de la région : 30% par école !
o Système de points attribués pour accéder à l’école choisie par les parents :
§ Si école proche du lieu d’habitation.
§ Situation familiale (mère célibataire etc.)
§ Elève handicapé
§ Fère ou sœur handicapé(e) physique et/ou mental
§ Lieu de travail d’un des deux parents sur le territoire de l’école.
Le pourcentage d’enfants immigrés est plus important en maternel et à l’école primaire qu’en secondaire.
Objectifs :
- Encourager la mixité sociale : éviter que des écoles ne soient fréquentées que par des étrangers et d’autres que par des italiens.
- Diminuer les déplacements des enfants entre leur lieu de vie (quartier) et leur lieu de scolarisation (l’école).
Les limites du plan :
-A cheval entre deux valeurs universelles : L’égalité et la Liberté. Polémique au sein de la population italienne qui considère le Pacte comme une entrave à la liberté individuelle (liberté des parents d’inscrire leurs enfants de l’école de leur choix).
- Pratiques de médiation culturelle et linguistique dans les hôpitaux :
- 300.000 hospitalisations de personne en situation irrégulière.
- Accès des migrants limités dans le secteur des soins de santé à:
o Services liés à la maternité
o Service socio-sanitaire d’urgence
o Carte médicale nominative
- Enfants de migrants = pathologies plus graves. Situation familiale et économique précaires. Bcp de cas de séparation, de violence et maltraitance.
- Signalisation des situations de « vulnérabilité » (à risque) et constitution d’une mini équipe autour de la famille. Intervient après échec des ressources locales.
Projet de médiation qui débute en 2002 :
- Formation pour les opérateurs socio-sanitaire (histoire de l’immigration, us et coutumes, caractéristiques culturelles des pays représentés etc.)
- Guide online : 1ère réponses aux questions les plus courantes (logement, n° d’urgence etc.)
- Service de médiation lui-même :
· C’est le professionnel qui « fait appel » au médiateur
· Communique le diagnostic et le traitement
· Plages de permanence des médiateurs à l’hôpital
Limites et obstacles du projet :
- formations, investissement en personnel et en matériel n’est pas suffisant.